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Capture ma vie.

31 janvier 2009

La vérité ne peut être comprise qu'à travers le language.

J'apprends. J'écoute. Je m'exprime.

Ô rois de l'imagination, créez-moi un monde inconnu. Où par les terres, les mers et monts, je saurai y poser mon insouciance. Inventez-moi la liberté d'aimer, la mélancolie d'une vie oubliée, la déchéance de mes rêves déchirés. En un mot, décrivez-moi l'authentique. Ô rois de l'imagination, changez-moi entièrement, ma fierté a dépassée toutes les limites de la raison. Je m'aime.

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24 janvier 2009

Liberté incomprise.

LI

« Lève-toi et marche. » me dit une voix si familière.

Je me suis alors levée, puis j'ai marché sans savoir vers quelle direction mes jambes, tremblantes, m'emmenaient. Je voyais devant moi un long chemin qui n'avait ni début, ni fin. Cette route interminable que je parcourais depuis des jours, peut-être des mois, je n'en savais rien.

Une seule chose m'obsédait : arriver à la fin. Des questions sans réponses ne cessaient de tourner dans ma tête ; pourquoi suis-je ici ? Où vais-je ? Qui suis-je ? Oui, qui suis-je ? Il était un temps, où je me nommais William Wanbergue, adolescent de 18 ans, vivant dans un milieu snob et sans amour.

Les humains qui vivaient autour de moi étaient des monstres sans pitié, n'ayant qu'une envie, jouir d'une liberté sans nom, sans connaître ni même vouloir découvrir l'esprit des leurs. La haine, seule la haine régnait dans leurs regards, leurs gestes et leur comportement.

Je me souviens du jour où j'étais seul dans cet endroit sombre, où tout autour de moi il y avait des tombes, parmi les plantations de multiples couleurs qui les entouraient. Je ne voulais qu'une chose, me délivrer de cette tristesse que j'éprouvais pour ce monde. Je ne cessais de crier mais personne ne m'entendait. Jusqu'au moment où j'entendis cette voix... Cette voix si familière qui m'avait dit à plusieurs reprises : « Lève-toi et marche. Tu découvriras alors la liberté, ta liberté. Celle que tu désires tant mais qu'aucun être humain n'arrive à atteindre. »

Elle n'a ni de nom, ni de limites. Cette liberté si mystérieuse, cette sonorité qui lui va si bien. Qu'a-t-elle de si spéciale pour que tout ces êtres la désire ? Si je pouvais la décrire ou bien la nommer d'une autre façon, avec les mots que ressent mon coeur, je l'appellerais liberté incomprise.

C'est ma soeur qui frappa à ma porte le matin de mon 18ème anniversaire et qui vint me voir pour me remettre mon courrier. Je me souviens très bien de l'instant où elle m'a dit :

«  Will, te souviens-tu de cette promesse que nous nous étions faite il y a maintenant 10 ans ? Nous n'étions que des gamins, je le sais bien, mais depuis quelques jours elle ne cesse de résonner au fond de moi. Je pense qu'il est temps de la tenir. »

Karina ne changera jamais ! Elle a une mémoire incroyable, car contrairement à ce que je lui avais répondu, que j'étais O.K avec elle et que je me souvenais très bien de cette soirée au Lac Barterward après un dîner avec notre père, où nous étions seuls à regarder les étoiles main dans la main comme deux amoureux, et que c'était à ce moment-là qu'on s'était promis de rechercher notre mère lorsque j'aurai 18 ans.

Depuis notre enfance, Karina et moi vivions seuls avec notre père. Nous nous sommes jamais plaints de son éducation bien qu'elle était peu exemplaire ; il ne cessait de voyager pour son travail, et lorsqu'il était à Grendar, notre ville natale, il passait son temps à se livrer à ses occupations favorites, enfermé dans son bureau. Je réalise maintenant que notre jeunesse se résume à une solitude indescriptible et à un manque d'amour mélancolique.

Karina était comme une mère pour moi, elle était très débrouillarde.

Elle savait déjà, à 14 ans, faire la cuisine, s'occuper des tâches ménagères et me procurer des loisirs que j'adorais partager avec elle. C'était quelques jours après ces 14 ans que notre père nous a appris l'existence de Pénélope, notre mère. On était bouche-bée face à ses paroles. Il venait d'avoir des nouvelles d'elle dans le Ligerdo. Elle travaillait dans un institut mondial pour les jeunes mannequins et c'était aussi à ce moment-là qu'il avait décidé de nous dire enfin la vérité sur elle, et de nous révéler pourquoi nous ne l'avions jamais connue. Jusqu'à maintenant, nous croyions qu'elle n'était plus de ce monde, et qu'elle était morte le jour où elle m'avait mise au monde. Karina aurait connu notre mère pendant deux ans seulement, et ne gardait donc aucun souvenir d'elle. Cela nous a laissés perplexe quand Jason, notre père, nous a dit ça. Bref, notre mère est encore en vie et réside dans le Ligerdo depuis des années pour son travail.

Ce jour-là, nous avons échangé ce serment : partir à sa recherche dès que j'aurai 18 ans.

Cette promesse, nous l'avons tenue. Quatre jours après mon anniversaire, nous l'avons vue. Elle nous attendait sur le quai de l'aéroport. Ne connaissant que notre visage à Karina et à moi grâce à notre père qui lui avait envoyé quelques photos. C'est elle qui est venue vers nous. Karina ne savait plus quoi dire. Sa voix lui rappelait à cet instant ses deux ans passés avec elle. Lorsqu'elle lui contait des histoires pour s'endormir, lui donnait le sein, toutes ces choses qu'une mère fait à son bébé. Quand à moi, la première chose que j'ai voulu lui dire, c'est « Maman », car depuis des années, je rêvais d'appeler une femme qui est ma mère ainsi. Karina lui posa plein de questions dès le départ, Pénélope nous a dit à plusieurs reprises : « Pour moi, même si personne ne peut le croire, vous avez toujours été mes enfants chéris, et je vous ai toujours aimés. Seulement, à ma façon. » Sa voix résonne encore dans ma tête à l'heure qu'il est, même si je sais que je ne la reverrai pas de si tôt, je continuerai à espérer.

Lorsqu'elle nous a quittés, nous avons vu ses jambes l'emporter secondes après secondes loin de notre vue, mais nous nous souviendrons toujours de ces paroles, de sa voix, et de son regard qui nous a touchés au plus profond de nous. Les cheveux d'un brun clair, mèches blondes, yeux bleus, silhouette élégante, joliment habillée, et couleurs assorties, il va de soi que cette femme n'était pas comme les autres. C'était notre mère. Et elle le sera toujours même si elle est loin de nous.

«  Aie ! » Je venais de me prendre de la poussière dans l'oeil gauche, car le vent devenait de plus en plus fort. Ainsi, le film de mes souvenirs qui défilait dans mon esprit se stoppa net. Où suis-je ? J'aimerais tant savoir quel est cet endroit si vague, si sombre, si mystérieux, c'est le mot précis pour le décrire. Ce chemin n'a pas de fin on dirait... Je voudrais rejoindre ma soeur, lui dire à quel point je désire la remercier pour tout ce qu'elle m'a fait. Je crois que bientôt je ne pourrai plus tenir. La fatigue me gagne minutes après minutes. La famine. Et l'espérance [...]

«  William ? Will, lève-toi et marche. Tu n'es pas loin de ce que désirent les tiens, et de ce que toi aussi, au fond, tu désires le plus au monde.  Alors lève-toi et continue à marcher. »

Un bruit me fait sursauter. L'ambiance visuelle n'était plus la même. Tout est blanc autour de moi, il n'y a ni vies, ni plantations. Le néant. Un appel au secours, mais personne ne m'entend. Quel était ce bruit ? J'en ai assez de ne pas savoir où je suis. Je n'ai qu'une envie à présent, retourner chez moi. Je me fiche de cette liberté, voilà pourquoi je suis là. Je le sais maintenant. Je sais ce que je suis venu faire, pourquoi je suis parti. Un flash back me revient.

Après avoir quitté le Ligerdo, Karina et moi sommes rentrés.

Harassés par ce long voyage, nous voulions qu'une chose ; du repos. Le sommeil m'avait emporté, comme une feuille étant emportée par le vent d'ouest. Cette nuit-là, je fis un rêve bizarre. Et toujours cette voix si familière qui parla dans mon rêve. Je ne me souviens plus de ce rêve, mais je sais qu'il était étrange, car le lendemain matin, Karina m'avait dit que j'avais prononcé d'étranges mots. Des paroles haineuses, envers quelqu'un peut-être, des mots pleins d'agressivité. Comme si j'étais énervé comme jamais, que je ne pouvais plus me retenir et que je devais me libérer. « Tu ne cessais de remuer et de changer de côté de tête dans ton lit, Will. » m'avait-elle dit inquiète. « Que t'arrive-t-il en ce moment ? Depuis ton anniversaire, je trouve que tu n'es plus le même, ton comportement a changé, tes goûts ont changés, avant, Will, tu adorais qu'on aille au Lac Barterward, et quand nous y sommes allés il y a deux jours, tu ne disais presque rien alors que d'habitude tu es plutôt de joyeuse compagnie. Que t'arrive-t-il ? Tu sais que tu peux tout me dire. » Avait-elle ajouté. Je n'ai pas su lui dire ce que j'avais, pour ne pas l'inquièter davantage, je lui ai seulement répondu que tout allait bien et que j'avais seulement besoin d'être seul en ce moment. J'aime la solitude. Et Karina le sait, mais elle culpabilisait. Elle croyait que c'était à cause d'elle et de cette promesse qu'elle tenait à respecter plus que tout que je n'allais pas bien en ce moment. « Un jour, Will, tu comprendras peut-être que je n'ai pas eu tort d'insister. » Elle partit sans rien ajouter. C'est alors à ce moment-là que j'ai pris la décision de partir pour me procurer ce que je souhaite le plus au monde. Ma liberté incomprise.

Pourquoi me suis-je lancé dans cette histoire ? On y croit tous à cette liberté, mais personne n'a réussi à l'avoir. Je pense dorénavant que c'est de l'imagination. Un rêve. Nous rêvons tous d'être libres, mais notre liberté à nous, car je suis sûr que chacun l'imagine de multiple façon. Je la veut belle, de couleur rose, pouvoir faire ce que je désire, quand cela me chante, parce que je le veux.

Partir quand on en a envie, car le monde nous fais chier et qu'on veux changer d'univers, de fréquentations. Manger à notre guise sans même grossir, dépenser en s'achetant des milliards de choses sans même compter. Voilà ma liberté, mais elle est indescriptible. Imprévisible, inconsciente, ne trouvant aucun mot précis ni juste pour exprimer cette liberté. Voilà pourquoi elle est incomprise.

© Dialama.

Fait le 1 Décembre 2008.

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Capture ma vie.
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